Lettre ouverte au maire de Montvalezan
(La Rosière)

Juste devant ces personnes, une trace rouge, à 15 mètres de la façade nord du chalet F des Cimes Blanches. Dans projet Odalys le mur d’une piscine est programmé à cet endroit.

Juste devant ces personnes, une trace rouge, à 15 mètres de la façade nord du chalet F des Cimes Blanches. Dans le projet Odalys le mur d’une piscine est programmé à cet endroit.

Douze propriétaires des Cimes Blanches, riverains directs de la forêt où est programmé l’Ecrin Blanc, ont adressé la lettre ouverte ci-dessous au maire de La Rosière. Par ailleurs, pour éteindre une rumeur circulant dans la commune et colportant le bruit que les propriétaires des Cimes Blanches étaient opposés au projet Odalys parce que CGH ne l’avait pas eu, voici la réponse de l’ACCB La Rosière. Que les choses soient claires.
Aux Cimes Blanches, CGH est le gestionnaire des biens des propriétaires de la résidence de tourisme. Il est vrai que CGH, également constructeur et sollicité par la mairie, a déposé un projet pour ce terrain. Nous l’avons appris très tard et cela ne nous concerne nullement. Une chose est certaine par contre. Si CGH avait été élu avec un projet du même ordre que l’Ecrin Blanc d’Odalys, l’ACCB La Rosière l’aurait combattu de la même manière.
Autre reproche fait aux propriétaires des Cimes Blanches : « Ils se battent pour préserver la forêt alors que de nombreux arbres ont également été coupés pour construire leur résidence… »
Ce ne sont pas les propriétaires des Cimes Blanches qui sont responsables de ces abattages d’arbres (il y en avait beaucoup moins que dans le projet Odalys) mais la municipalité de l’époque dont le maire était déjà Jean-Claude Fraissard. Nous avons acheté un appartement dans une résidence construite sur ce site faisant partie du grand programme de développement des Eucherts avec le lotissement de l’Averne.

Sachez, également que dans la procédure menée contre le PLU de Montvalezan, nous avons été débouté par la Cour d’Appel de Lyon. Pas une surprise, nous nous y attendions. Pas question, cependant de baisser les bras. Nous avons le sentiment de défendre une cause juste et nous continuerons à nous battre avec tous les moyens légaux dont nous disposons.

« Non à l’Ecrin Blanc d’Odalys, nuisible à l’environnement, incohérent et dangereux »

Sur ces deux photos prises du même appartement ,dans le chalet F des Cimes Blanches, à gauche, la vue actuelle sur la forêt. A droite nous avons matérialisé le mur qui s’élèvera à 15 mètres de ce balcon...

Sur ces deux photos prises du même appartement ,dans le chalet F des Cimes Blanches, à gauche, la vue actuelle sur la forêt. A droite nous avons matérialisé le mur qui s’élèvera à 15 mètres de ce balcon…

Monsieur le maire,

Nous sommes propriétaires d’un appartement aux Cimes Blanches, dans le chalet Flocon, riverains de l’espace forestier voué par la commune de Montvalezan au défrichement et promis au groupe Duval pour y construire une résidence de tourisme Odalys déjà baptisée L’ Ecrin Blanc.

C’est d’abord avec un vif intérêt que nous venons de prendre connaissance, sur la Lettre de Montvalezan, de l’évolution de la forêt et des boisements dans la commune.

Bravo ! Montvalezan, avec ses 317 hectares de forêt, une progression du boisement de 38% en 30 ans, fait figure de champion en matière d’écologie et de développement durable. C’est du moins ce que vous voulez faire croire. La vérité est hélas tout autre. Car dans l’environnement proche du bourg et surtout du quartier des Eucherts, des saignées irréparables ont été faites ou sont sur le point de l’être dans la forêt existante. Avec la voirie du Club Med, et le projet Ecrin Blanc d’Odalys (plus de 12 000 m2 détruits sur un terrain de 17 000 m2), vous estimez le défrichement à 4,12% de la surface boisée de ce que vous appelez le secteur « Station », entre 1 700 et 2 000 mètres.

Un simple détail pour vous mais un drame pour tous les promeneurs, amoureux de cette forêt, des animaux qui y gitent, et pour nous, propriétaires, qui avons investi dans des lits chauds, voilà une douzaine d’années, à cause, essentiellement, de cet environnement forestier. A cette époque vous nous dérouliez le tapis rouge et à chacune des assemblées générales de notre association, l’ACCB La Rosière, vous vantiez ses mérites et son dynamisme, vous partagiez, avec nous, le verre de l’amitié.

Aujourd’hui, les choses ont bien changé. En proposant au groupe Duval-Odalys, une construction sur ce terrain, à 15 mètres de nos fenêtres, balcons et velux, c’est un véritable coup de poignard que vous nous assénez. Après vos beaux discours du passé, nous avons le sentiment d’être trahis. Oh, certes vous proposez des mesures compensatoires. Avec la replantation de deux arbres pour un coupé. Des arbres qui mettront 70 ans et plus pour atteindre la maturité qu’ils ont aujourd’hui. Sur un site vraisemblablement plus bas car vous savez très bien qu’au-dessus de 1 850 mètres résineux et feuillus ont beaucoup de mal à pousser.

Nous, à la place, nous aurons un mur. Vraisemblablement celui d’une piscine selon les informations que nous avons pu obtenir. Un énorme préjudice esthétique et environnemental ! Mais il y a plus grave.

Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le maire, que des coulées d’eau et de boue, suite à des orages de plus en plus violents, cet été et cet automne, ont affecté divers parkings et résidences du quartier des Eucherts. Vous n’avez pas communiqué là-dessus mais le brassage des terrains pour la construction du Club Méditerranée, en est certainement la cause. Qu’en sera-t-il avec Odalys ? La forêt qui aujourd’hui, absorbe les eaux de ruissellement ne sera plus là et nous serons aux premières loges pour recevoir ces coulées. Sans penser aux éventuels glissements de terrain ! Vous allez certainement nous répondre que des études ont été faites et que nous ne risquons rien. C’est ce que l’on dit mais la réalité est souvent tout autre. En cas d’accident vous en porterez une lourde responsabilité.

Autre inquiétude : la pollution atmosphérique. Avec le Club Med, c’est une nouvelle route qui va être ouverte l’hiver à la circulation. Cette petite forêt pourrait absorber une partie de l’oxyde de carbone produit par les véhicules motorisés qui fréquenteront cette voie. Si la forêt disparaît, nous serons, là encore, aux premières loges pour récupérer les gaz d’échappement induits par le Club Med et l‘Ecrin Blanc en plus.

Au-delà de ces graves désagréments, un sérieux préjudice financier se profile également.

Plusieurs d’entre nous se sont déjà renseignés sur la revente de leur bien. L’agence consultée nous a proposé un montant inférieur de 50% à notre prix d’achat. Pas certain, non plus que notre gestionnaire, CGH, puisse continuer à le louer. Un autre cauchemar en perspective et beaucoup de questions sur un éventuel dédommagement.

Voilà Monsieur le maire. Nous étions tous tombés sous le charme de La Rosière et de cette forêt devant laquelle, on nous l’avait assuré, rien ne serait jamais construit.

Après ce réquisitoire, nous osons espérer que vous comprendrez mieux les raisons de notre opposition à ce projet, en total décalage avec les actions menées partout en France et dans le monde contre le réchauffement climatique deux fois plus important en altitude qu’en plaine. Un projet nuisible à l’environnement, incohérent et dangereux, que nous combattrons jusqu’au bout.

Les signataires : Christian et Leila ARANDEL (F 13), Jean-Luc et Béatrice DEJA (F 22), Gilles et Brigitte DESCLAVELIERES (F 09), Gilles et Catherine DRUART (F 16), Andrew et Tracy FOSTER (F 08), Philippe et Isabelle HANOUET (F 21), Jonathan LEE (F 07), Dorothée et Georges MOUTAFIS (F 20), Martine et Alain-Dominique QUINTART (F 23), Pascal ROUSSEAUX (F 06), Gérard et Thérèse ROUSSEL (F 15), Christian et Laurence SCHARFF (F 14)